BREXIT: LES ANIMAUX GRANDS PERDANTS?

Souffrance et émotions des animaux ne seront plus reconnues

Un texte du traité de Lisbonne (2009) qui reconnaît la souffrance et les émotions des animaux rejeté par le gouvernement britannique.

L’ouragan BREXIT souffle sur la Grande-Bretagne, balayant au passage les lois européennes qui ne lui plaisent plus. Parmi les nombreux chambardements provoqués par cette désolidarisation de l’Europe, certains affectent directement la cause animale. Ainsi, une loi européenne, adoptée en 2009, qui reconnait souffrance et émotions des animaux, a été rejetée par 313 voix contre 295, le 20 novembre dernier.

Sur le papier, cette loi inscrite au traité de Lisbonne, oblige tous les États membres de l’UE à tenir « pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles » dans « les domaines de l’agriculture, de la pêche, des transports, du marché intérieur, de la recherche et du développement technologique et de l’espace ». Inutile et redondant pour la majorité des parlementaires.

Faune sauvage et animaux de laboratoires concernés

Le Parlement, majoritairement conservateur, justifie ce retrait par le fait qu’il existe déjà une loi anglaise similaire pour garantir le bien-être des animaux. Il s’agit de l’ « Animal Welfare Act », une loi datant de 2006 qui confère un statut juridique réel aux animaux domestiques et permet de traduire en justice celui ou celle qui se rendrait coupable de maltraitance. Mais c’est bien là le problème, elle ne protège ni les animaux sauvages, ni ceux encore utilisés en laboratoires. Les tests cosmétiques, actuellement interdits par la loi de Lisbonne, pourraient faire leur grand retour… c’est en tout cas ce que craignent de nombreuses associations de défense des droits des animaux.

80 % des lois britanniques en matière de protection des animaux sont issues de l’Union européenne…

..et elles seront toutes étudiées par les parlementaires d’ici à ce que l’étoile du Royaume-Uni soit retirée du drapeau européen, en mars 2019. Autre point brûlant, la chasse à courre pourrait, elle aussi, faire son come-back. Interdite par Tony Blair très rapidement après son accession au pouvoir en 1997, la chasse à courre, considérée comme une tradition par beaucoup, pourraient être réhabilitée par le gouvernement conservateur.

La Grande-Bretagne reste premier de classe

Cette actualité inquiétante ne doit pas totalement remettre en cause l’engagement légendaire des britanniques pour la cause animale. Le pays reste précurseur dans le domaine et l’on peut compter sur les nombreuses associations de défense des droits des animaux pour faire avancer la cause, Brexit ou non.

Paradoxalement à la discussion sur le retour de la chasse à courre, Theresa May, actuelle cheffe du parti conservateur et Première Ministre, s’est voulue rassurante en affirmant la volonté de La Grande-Bretagne de continuer à améliorer la condition des animaux. Elle a également assuré que la loi reconnaissait et respectait le fait que « les animaux sont des êtres sensibles et qu’ils doivent être traités en conséquence ».

L’avenir révélera ce qu’elle entend réellement par ces termes.

Leïla Rölli

 

C’est quoi le BREXIT? Explications ICI.