Le cuir d’ananas

L'alternative sans pétrole ni souffrance animale

Produits d’origine animale partout

Végétarisme, véganisme, flexitarisme… les régimes qui tendent à éliminer les produits d’origine animale de notre alimentation, ou du moins à en réduire drastiquement la consommation, ont le vent en poupe.

Les consommateurs conscients sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement et les produits véganes fleurissent sur les étals des supermarchés, alors qu’ils ne se trouvaient qu’en magasins spécialisés il y a peu. Chacun a sa raison, voire plusieurs. Une question de goût, d’écologie souvent, de mode parfois ou de respect de la vie animale dans la plupart des cas.

Difficile pourtant d’être totalement stricte dans ce dernier cas. Par exemple, on trouve de la gélatine de porc dans la plupart des bonbons et dans certains dentifrices, du boeuf sur les divans de nos parents, intérieures de voitures et jusqu’à nos Stan Smith en cuir blanc.

Un cuir fait de déchets végétaux

Oui, car jusqu’à présent, les peaux de nos chaussures et de nos canapés ne pousse pas sur les arbres… Quoique! Carmen Hijosam, une designer espagnole, s’est inspirée d’un vêtement traditionnel philippins, le Barong Tagalog, pour créer un cuir végétal à base de fibres d’ananas: le Piñatex.

Composé de fibres extraites de feuilles d’ananas, considérées jusqu’alors comme déchets à brûler dans la culture de ce fruit exotique, le matériau peut être traité, teint et imprimé de manière à créer différents types de textures allant du tissu simple au cuir épais et nervuré. On retrouve la qualité et les particularités des véritables peaux, sans la cruauté. D’ailleurs, des marques comme Puma ou Campers ont déjà réalisé leurs prototypes, c’est donc pour bientôt!

Le Piñatex n’est pas l’unique solution: les tanneries végétales font gentiment leur place et devrait même pénétrer le marché de la sellerie automobile dans les années à venir. Le cuir de plante nous offre donc une alternative crédible au cuir animal, mais également au simili, issu du pétrole, qui, lorsqu’il est chaussé, transforme n’importe quel pied en arme biochimique après une journée passée à trotter.

Leïla Rölli

PS: et pour les anglophones, voici une conférence de la créatrice du Piñatex, Carmen Hijosam: