BYE BALLOON: STOP AUX LÂCHERS DE BALLONS, CE NE SONT QUE DES DÉCHETS VOLANTS !

Notre campagne contre les lâchers de ballons!

Pour faire suite à la lutte contre les pailles en plastique, toujours dans l’idée de sensibiliser les citoyens à la problématique de la surconsommation de plastique et d’objets à usage unique, depuis 2018, En Vert Et Contre Tout est alliée à l’association française Bye Paille pour une campagne contre les lâchers de ballons: Bye Balloon !

Ces déchets volants qu’on applaudit

Vous avez peut-être vu passer quelques posts à ce sujet sur notre page Facebook, En Vert Et Contre Tout s’oppose farouchement aux lâchers de ballons. Bien sûr, les ballons c’est joli et coloré, mais c’est avant tout un déchet superflu, énergivore et hautement néfaste pour la biodiversité.

Alors que la prise de conscience se généralise, que le tri des déchets devient une évidence et que la guerre contre le plastique fait rage, les lâchers de ballons passent étrangement entre les mailles du filet. Ainsi, associations, partis politiques, privés et entreprises sont nombreux à organiser des lâchers chaque année, sans être forcément conscients du danger que ballons et ficelles représentent pour la biodiversité, ni se rendre compte qu’il ne s’agit, ni plus ni moins, de « littering » autorisé.

Pour résumer ce paradoxe, nous empruntons une citation de Simon Frenkel:

« Un ballon est un joli symbole, mais reste un déchet que nous applaudissons lorsqu’il s’envole. »

Informer et sensibiliser

Comme un ballon qui s’envole, la lutte contre les objets plastique à usage unique ne connait pas de frontières. C’est pourquoi, pour Bye Balloon, nous avons eu envie de nous associer à Bye Paille, sœur jumelle et française de notre action Papaille.

Le but de cette alliance est de faire accepter l’idée que le ballon est néfaste pour l’environnement, malgré la symbolique poétique de son envol. Ceci passe par une communication informative via les réseaux sociaux avec une page Facebook et un compte Instagram. Vous y trouverez des faits, des statistiques mais également quelques alternatives aux lâchers de ballons.

D’autres parts, nous essayons de discuter avec les organisateurs de lâchers de ballons pour les encourager à annuler ces activités. Dans la mesure où les lâchers sont des animations intégrées dans des événements comme des kermesses, des défilés ou encore des mariages, y renoncer ne met pas en péril les festivités, on vous rassure!

« On le fait pour faire plaisir aux enfants! »

Les lâchers de ballons ne sont jamais partis d’une mauvaise intention. Mais lorsque on explique aux enfants et qu’ils sont conscients que chaque ballon lâché peut potentiellement blesser ou tuer un animal, ils préfèrent toujours renoncer à cette activité.

Un combat difficile

Sensibiliser à l’impact d’un lâcher de ballons n’est pas toujours facile. Souvent, les organisateurs militent pour des causes nobles comme l’aide à l’enfance ou la lutte contre la maladie. Parfois il s’agit de saluer la mémoire d’un.e disparu.e, célébrer l’espoir ou encore exprimer de la joie. Toutefois, même si l’envol d’un ballon reste un joli symbole pour beaucoup, la biodiversité ne devrait pas subir les conséquences de ces animations, aussi importante soit la cause défendue.

Nous avons déjà eu de belles discussions avec deux associations sensibles à notre démarche.

Terre des hommes Neuchâtel (article à lire ici) en juin 2018 dernier, AGAPA début juillet, toutes deux ayant renoncé à des lâchers de ballons suite à notre intervention.

Encore plus que Terre des hommes, contacter AGAPA était très délicat. Cette association humaine et vertueuse, dont la mission est de soutenir et d’accompagner les parents et proches touchés par un deuil périnatal, ainsi que les personnes ayant vécu toutes formes de maltraitance, utilisait le lâcher de ballon pour sa symbolique forte et son côté thérapeutique.

Apprenant qu’un lâcher de ballons était prévu le 25 août 2018 à Yverdon à l’occasion d’une campagne de sensibilisation sur le deuil périnatal, nous avons donc contacté l’association qui a réagi rapidement et positivement à notre requête. Réalisant l’impact des ballons sur la faune, AGAPA a décidé de remplacer le lâcher par une action symbolique et florale en souvenir des tout petits disparus trop tôt.

Nous avons été très touchées par leur bienveillance lors de ce bel échange. Un exemple pour nous tous.

 

Autres grandes victoires, l’abandon du traditionnel lâcher de 5000 ballons par Terre des hommes Suisse qui avait lieu chaque automne à Genève pour la marche de l’espoir, celui du carnaval de Lausanne au printemps 2019 qui a donné lieu à des échanges musclés, mais également quelques écoles et villages qui ont entendu notre requête et ont renoncé à cette activité d’un autre temps.

Les ballons sont-ils biodégradables?

Nous parlerons ici de deux différents types de ballons, ceux en latex synthétique et ceux en latex naturel.

Concernant les premiers, pas de doute à avoir.  Les ballons en latex synthétisé par polymérisation de dérivés pétroliers sont ni plus ni moins qu’un objet en plastique de plus. En plus de menacer directement les animaux, ils diffuseront des particules de micro-plastique dans les sols et les eaux durant leur lente décomposition. On peut donc les ranger avec les ballons en plastique effet métallisé, comme les ballons Bob l’éponge, émojis ou encore ceux en forme de chiffres qui font un tabac en ce moment.

Pour les seconds, la question mérite d’être posée. En effet, généralement vendus avec la mention « 100% biodégradables », ces ballons sont fabriqués à partir de latex naturel récolté par la « saignée » de l’écorce de l’hévéa, qu’on appelle aussi l’arbre à caoutchouc. En résumant rapidement, il s’agit d’un ballon d’origine végétale… mais attention!

On pourrait donc croire que, perdus dans la nature, ou au contact prolongé de l’eau, ils se dégraderont rapidement et sans impact. Mais à l’instar des emballages en « bioplastique », ils sont effectivement biodégradables, mais par procédé chimique en compostage industriel.

En réalité, s’ils ne sont pas traités chimiquement, ces ballons mettront plus de 5 ans avant de disparaitre, contrairement à ce que le terme « biodégradable » laisse entrevoir. Au niveau moléculaire, c’est « moins pire » que le plastique classique, faut-il encore prendre le temps de récolter les ballons après usage et de les mettre dans la benne adéquate… ce qui semble assez compliqué lors de lâchers de ballons.

Le terme « biodégradable » est, dans ce cas précis, plus un argument de vente qu’autre chose.

Fragment de ballon en latex ressemblant à un poulpe © Balloons Blow

Lourd impact sur la faune

En France, entre les mariages, les anniversaires et autres manifestations, 1 million de ballons sont lâchés chaque année. En latex naturel ou en plastique, plusieurs millions de fragments de ballons sont dispersés dans la nature et peuvent être ingérés par les animaux qui finissent tôt ou tard par en mourir.

Autre problème, les ficelles peuvent entraver et étrangler oiseaux et autres petites créatures vulnérables. (Photos ci-dessous, je vous ai épargné les pires)

Vous l’aurez compris, même si les ballons de baudruche sont souvent associés à des événements joyeux ou à des actes militants (marches syndicales, défilés politiques) ils peuvent avoir des conséquences dramatiques. Malheureusement, bien des gens qui organisent et participent aux lâchers de ballons ne sont tout simplement pas conscients de leur impact. N’hésitez pas à informer votre entourage et votre municipalité… il y bien d’autres manières de manifester ou de célébrer sans polluer!

Albatros à pieds noirs mort entravé par des ballons et leur cordon en coton Zmudowski Beach, California.
Photo: C.Miller/P. Brown (BeachCOMBERS) © Balloons Blow
Un guillemot sauvé par chance. Farne Islands National Trust, UK. Photo: David Steely  © Balloons Blow
Cinta, une otarie à fourrure qui a eu de la chance d’être libérée de rubans attachés à des ballons par le Centre des Mammifères Marins à Sausalito, en Californie. Photo: Sue Pemberton © Balloons Blow

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Leïla Rölli