GENÈVE: SUPER CAMPAGNE ANTI-MÉGOTS
Marie nous parle de "Petit Voyou" la campagne mise en place dans sa ville!
PETIT VOYOU !
C’était il y a environ un an, j’assistais à une séance de travail d’un parti politique dont je ne citerai pas le nom, orientée sur la gestion des déchets à Genève. Étant toute nouvelle adhérente, je me faisais plutôt discrète, prenais des notes, acquiesçais en concordance avec mes confrères et fronçais les sourcils lorsque ça paraissait approprié.
Soudain, l’un des participants s’est engagé dans un discours pétulant sur les riverains ayant l’audace de jeter leurs mégots par terre, ajoutant qu’il menait un combat à ce sujet en distribuant des flyers aux passants mais surtout, en s’adonnant à de la sensibilisation instantanée. Ce que j’entends par sensibilisation instantanée, citant ses propres explications, c’est « poursuivre les fautifs dans la rue et leur crier dessus qu’il ne faut pas jeter ses mégots par terre ».
Alors que tout le monde (dont moi) se livrait à un hochement de tête général couplé de babillages approbateurs, j’ai vu défilé dans ma tête le nombre d’occurrences indénombrables où j’avais moi-même claqué des doigts avec une indifférence profonde afin de me débarrasser d’une cigarette en fin de vie.
En l’espace d’une phrase, je me suis soudainement sentie comme un chien chinois à crête blondasse, s’étant incrusté dans un enclos de Poney Shetland.
À cet instant, j’ai enfin pris conscience des effets néfastes et polluants des mégots, certes, mais surtout de l’acceptation sociale unanime quant au geste de jeter ceux-ci par terre. J’ai remarqué que parmi mes amis, aucun ne jetterait au sol une bouteille, un paquet de biscuit vide, un journal ou Dieu sait quoi d’autre encore – simple question d’éducation. Les déchets vont à la poubelle, on ne pollue pas la voie publique mon enfant !
Pourtant, les mégots semblent protégés par une impunité autant absolue qu’incompréhensible. C’est assez dingue quand on y prête attention. J’ai déjà été assise en terrasse à une table munie d’un cendrier, et été témoin d’acolytes jetant inlassablement leurs mégots par terre, comme s’il s’agissait d’une habitude encrée dans notre ADN depuis la préhistoire.
La décision de me responsabiliser par rapport à cette pratique indélicate m’est donc apparue comme une évidence, même si j’avoue qu’il aura été difficile de m’y tenir en toute circonstance. J’ai été dès lors très enthousiaste de voir la Ville de Genève débuter une campagne de sensibilisation à ce sujet, à savoir la fameuse Action Anti-Mégots.
#STOPMEGOTS
Déjà, on applaudi l’identité visuelle Petit Voyou, attrayante, joviale et désinvolte, qui permet à la campagne de ne pas basculer dans un concept trop moralisateur en conservant une touche d’humour. La diffusion est implantée sur plusieurs points clefs différents dans la ville de Genève, et met en scène des décors, genre des canards enfoncés dans les mégots jusqu’à la moitié des pattes (pas de panique, nous parlons bien de reproductions artificielles avec des faux volatiles !).
Il y a également des « compteurs de mégots », qui permettent de chiffrer quotidiennement les mégots jetés au sol, cela ajoute un petit effet alarmant et théâtrale, histoire de bien enfoncer le clou.
En plus de cela, fin septembre 2018, de nombreux autocollants ont été déposés au sol proche des bouches d’égout et des poubelles, sans compter les 10’000 cendriers de poche qui ont été distribués aux passants et à diverses enseignes genevoises, type bars & restaurants.
Même si l’impact environnemental des mégots est encore difficile à évaluer, leur toxicité n’est pas discutable (nicotine, pesticides, arsenic, plomb….) et il était temps que cette habitude socialement acceptée soit adressée, notamment pas les villes et les cantons. Spécialement lorsque, selon Le Temps, nous faisons constat d’environ 450 000 mégots jetés au sol chaque jour !
Un grand bravo aux protagonistes ayant œuvré pour le lancement de cette campagne, qui sera vraisemblablement très efficace à la sensibilisation des habitants. Personnellement, dans ma décision de ne plus jeter de mégots par terre, je pense qu’il y a 50% de bon sens, 40% grâce à la campagne mentionnée, et soyons honnête – 10% qui proviennent d’une peur profonde de me faire prendre la main dans le sac par l’individu effréné dont je vous ai parlé plus haut, qui me foutrait une honte internationale en me passant un savon au beau milieu de la voie publique.
Sur cette belle image, à très bientôt et bonne soirée ☺
MarieJane S.
P.S : Je vous rassure, mon projet d’arrêter de fumer est sérieusement présent, il est tout beau, tout prêt, et repose dans ce merveilleux panier que nous avons tous, qui s’appelle « choses à faire demain ».