LAUSANNE: LES PARTICIPANT.E.S FONT LE BILAN

Camille a interviewé des membres du groupes "Lausanne sans supermarché"

Si vous cherchez le mot « motivation » dans le dictionnaire, vous y trouverez probablement la photo de Camille Bourquin. Petite tornade verte, ultra motivée et touche-à-tout, elle nous entraine avec sa bonne humeur sur la route d’un avenir plus serein. Pour ce premier article, Camille a profité de son rôle de responsable du groupe « Lausanne sans supermarché » afin de récolter des témoignages sur le défi du mois dernier.

Ça y est ! On l’a fait ! Le mois sans supermarché est terminé. Ce fut pour moi, un mois très chargé en échanges, en animation pour mes groupes, en conseils et en découvertes. Je suis très satisfaite de mon propre défi car même si je limite déjà les supermarchés au stricte minimum, le défi m’a permis d’aller encore plus loin dans ma démarche et de découvrir grâce aux groupes Facebook beaucoup de nouvelles adresses et de bons plans locaux.

Ce que je retiens particulièrement, c’est la motivation des quelques 700 membres présents sur le groupe de Lausanne !

C’est particulièrement motivant et encourageant de voir que nous ne sommes pas seul ! Qu’il
y a pleins de personnes qui essaient le défi et qui souhaitent réfléchir à leur mode de consommation. Qu’ils aient envie de diversifier leurs sources d’approvisionnement, de manger plus sainement, de diminuer leurs déchets ou de restreindre leur impact sur la planète, tous étaient rassemblés dans l’entraide et le partage. Ce constat m’a surtout fait réaliser que dans la recherche de sens dans nos modes de consommation, il y a une recherche de richesse humaine avant tout.

Pour honorer une partie de ces participants, j’ai souhaité faire des portraits afin de tirer un bilan de ce défi «février sans supermarché». L’idée étant de recueillir divers témoignages et ainsi avoir une vision générale de la façon dont se passe le défi, avec les points positifs et les points négatifs, les réussites et les échecs de chacun. Tous les participants à ces portraits sont dans le groupe «Lausanne Sans Supermarché».

Belle lecture, Camille

 

Bonjour Suzanne! Quelle est votre situation professionnelle ?


Collaboratrice administrative à l’EPFL.

Étiez-vous déjà engagée dans une démarche de consommation locale, zéro déchet ou minimaliste?

Plus ou moins : l’année passée je m’y étais inscrite, mais je n’avais pas réussi à faire aussi bien que ce que j’aurais aimé. Mais c’était le point de départ de recherche d’alternatives dans ma région, et en 1 an, j’ai changé mes habitudes de sorte que maintenant je ne vais presque plus du tout au supermarché !

Quelle était votre motivation à participer à ce défi ?


Très grande ! j’essaie de contaminer mon coloc avec mes nouvelles résolutions

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

J’ai découvert des tas de bonnes adresses, de «recettes», et surtout beaucoup de plaisir à voir qu’il y a autant de monde qui se mobilise!

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Le papier toilette ! Impossible d’en trouver ailleurs.

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?

Oui beaucoup !

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Ouiiii ! Toujours privilégier le local, le circuit-court, idéalement bio et surtout, le plus possible zéro déchet! Je lance mon foodtruck «Le Carrosse» au printemps ! Je souhaite privilégier des aliments bio, locaux et de saison tout en essayant de limiter au maximum les déchets afin que la seule empreinte qui resterait serait dans la mémoire gustative des épicuriens venant à la découverte de mets simples mais terriblement bons!

 

Salut Christophe, que pouvez vous nous dire sur vous ?

Je suis actuellement journaliste scientifique, producteur de l’émission médicale 36.9° sur la RTS. Je suis père célibataire. Garde partagée (60% elle – 40% moi). Morgane a 7 ans.

Étiez-vous déjà engagé dans une démarche écolo?

Oui. Je cherche à diminuer mon impact depuis plusieurs années. Je consomme actuellement entre 1.7 et 2 équivalents planètes selon le calculateur du WWF, soit près la moitié de la moyenne suisse.

Pourquoi participer à ce défi ?

Me sentir moins seul. 🙂

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

De la motivation supplémentaire, de nouvelles adresses, et cette interview.  🙂

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Trouver des lentilles corail quand le vrac était épuisé ! Dans l’urgence, j’ai dû rentrer à la coop. Je me suis flagellé en pénitence depuis. LOL

Quels étaient vos réussites et vos échecs ?

Je ne suis rentré qu’une seule fois depuis février dans un supermarché, afin de trouver ces maudites lentilles !

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?

Oui, cela permet d’échanger des adresses et de bonnes idées. J’ai par exemple noté l’adresse d’un vendeur de chaussettes en bambou. J’essaie en effet de limiter également l’achat de produits en plastique ou tissus issus de la pétrochimie.

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Oui, continuer à encourager les commerces locaux à taille humaine, et surtout limiter la quantité de déchets (liés à l’achat de produits inutiles et/ou emballés). En 2018 je n’ai rempli que 9 sacs de 35 litres. Objectif: 8 en 2019! 🙂

Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?

Ce n’est qu’une question d’habitude et d’organisation. Aujourd’hui, je trouve tout cela même plus simple et moins stressant.

Le défi est-il plus difficile avec les enfants ? Comprennent-ils la démarche ?

Ce n’est pas plus difficile, C’est encore plus motivant ! J’en ai parlé avec ma fille et elle comprend très bien. Mais elle est sensibilisée depuis la naissance, je lui ai appris le recyclage comme un jeu et l’école aide aussi dans cette voie.

 

Coucou Coralie, que faites-vous dans la vie ?


J’ai une formation d’employée de commerce mais je suis en incapacité de travail et au bénéfice d’une rente pour mon handicap depuis 4 ans. Je suis célibataire et je vis seule avec mon chat.

Étiez-vous déjà engagée dans une démarche de consommation locale, zéro déchets ou minimaliste?


Oui, local au maximum depuis une année, minimaliste et zéro déchet depuis environ 6 mois (en démarche hein, pas parfait !)

Quelle était votre motivation à participer à ce défi ?


Voir si c’était possible dans ma situation, par soucis éthique et écologique

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

La découverte de nouveaux légumes que je n’aurais jamais goûté si je n’étais pas allée au marché, le plaisir de pouvoir sociabiliser un peu avec les personnes des commerces aux alentours

Est-ce que c’était difficile pour vous ?

Oui, mon défi n’est que partiellement réussi

Quelles était vos réussites et vos échecs ?

J’ai réussi à relativement bien acheter mes quantités de nourriture, pas trop pour que ça ne périme pas et pas trop peu pour avoir assez à manger. Les échecs sont dus aux problèmes de mobilité en raison de ma pathologie (très compliqué pour moi d’aller en ville pour faire les marchés et les biocoops), mon besoin de papier toilette et une grosse crise alimentaire qui m’a fait aller acheter du chocolat pour pouvoir me calmer.

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?

Non car je l’ai connu il y a que quelques jours, mais j’avais eu connaissance du défi par En Vert et Contre tout et je l’avais préparé en cherchant des lieux qui pourraient m’aider à réaliser ce défi au mieux

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Oui, pour moi c’est une démarche à long terme. J’ai la chance d’avoir des boulangeries-confiseries dans mon quartier, ainsi que le marché une fois par semaine. Pour les produits laitiers et les produits d’épiceries, c’est la seule vraie difficulté car je dois me déplacer en ville si je veux éviter le supermarché du quartier, ce n’est pas toujours possible avec ma santé. Si ça arrive, je ne me flagelle pas car ce n’est pas ma faute. Et pour le papier toilette… J’en utilise très peu donc si je vais en grande surface, ce n’est pas si grave !

Pensez-vous continuer le défi après ce mois de février ?


Oui, partiellement

Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?


Qu’il faut motiver au maximum l’émergence des petits commerces, c’est EUX le futur, une consommation de proximité, plus raisonnable et raisonnée !

 

Bonjour Funambuline, que faites vous et quelle est votre situation ?

Consultante en communication spécialisée en gastronomie. Mariée, sans enfant.

Étiez-vous déjà engagée dans une démarche écolo?


Je ne suis pas sûre que le mot “démarche” comme ici “défi” soit le bon.
 Je suis engagée dans une réflexion sur le mieux consommer depuis longtemps. A commencer par le consommer local, par la réflexion sur la transparence des provenances, par l’agriculture raison- née, etc. 
J’organise des visites de marché depuis main- tenant 2 ans durant lesquelles j’essaie de trans- mettre ces pistes de réflexion pour celles et ceux qui souhaitent apprendre à mieux consommer.

Quelle était votre motivation à participer à ce défi ?


Sa visibilité, je suis très curieuse des phénomènes de groupes et de comment ils motivent/drainent des énergies. Cela fait plusieurs années que j’essaie de minimiser mes visites en supermarché pour privilégier les artisans locaux donc ce défi en soit n’est pas problématique pour moi. Par contre, observer qui y participe, comment, quelles questions et inquiétudes sont exprimées m’intéresse énormément.

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

Un grand intérêt pour la diversité des profils des participants. J’observe tous bords politiques, des motivations très diverses qui vont de l’économie, à l’écologie ou à la santé, c’est large et très ouvert, et je pense que c’est un signe des temps dont l’observation sociologique me fascine.

Avez vous rencontré une difficulté particulière ?

J’ai attrapé la grippe, et comme je suis celle qui fait le plus les courses (ou en tout cas les listes) dans mon foyer, mon mari m’a remplacé sans que je puisse lui répondre du fond de ma fièvre, donc il a été plusieurs fois nous dépanner à la Migros du coin pour des produits qu’il ne savait pas où trouver d’autre, même si on habite à côté de la Brouette (oranges, miel, mouchoirs, crème hydratante pour le nez, ce genre de trucs).

Comment votre mari vit-il le défi ?

Mon mari vit très bien le défi, il est écolo et très intéressé, il connait mieux la brouette que moi. S’il pouvait éviter la migroop à tout jamais, il serait ravi.

Quels étaient vos réussites et vos échecs ?

Réussite : être encore plus motivée à défendre le manger local et la défense des petits artisans.

Échec : ne pas avoir encore réussi à trouver tous les produits dont j’ai besoin sans supermarché à l’année, mais ça viendra 🙂

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?

Oui, c’est l’intérêt principal pour moi de ce défi. L’ambiance est excellente, tout le monde paraît motivé et prêt à partager son expérience sans jugement, c’est très agréable.

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Comme dit plus haut, je le fais déjà beaucoup à l’année, donc je ne suis pas sûre de changer beaucoup. Par contre, j’ai découvert plein de nouvelles adresses et de nouveaux produits possibles, donc ça va certainement m’aider à aller encore plus loin!

 

 

Joane, qui êtes-vous ?

Assistante RH. Mariée, Maman de 4 enfants (3 filles de 15,13, et 5 ans, 1 garçon de bientôt 7 ans). J’ai toujours travaillé jusqu’à la naissance de mon garçon. Cela va donc faire bientôt 7 ans que je suis maman au foyer.

Étiez-vous déjà engagée dans une démarche écolo?

Marché les samedis à Lausanne depuis 1 an. Tri de tous les déchets à la maison. Mais c’est ma première participation au défi !

Quelle était votre motivation à participer à ce défi ?


C’était le petit ‘plus’ qui me manquait. Rien de tel qu’un défi pour changer les choses. Avant ce défi, j’allais environ 3-4 fois par semaine à la Coop ou Migros. Souvent pour seulement quelques ingrédients et je revenais avec les sacs remplis de choses qui étaient hors liste.

Qu’est ce que ce défi vous a apporté ?

La motivation !

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

C’est comme déménager dans un nouvel en- droit et connaître de nouveau magasin. Je ne dirais pas que ça a été difficile mais plutôt ‘’long’’ pour savoir où acheter les ingrédients.

Quelles était vos réussites et vos échecs ?

Je suis contente d’être allée que 3 fois au supermarché depuis début février. Je ne veux pas parler d’échec pour l’instant car j’ai l’intention de continuer.

Est-ce que le fait d’être une famille de 4 enfants rend la tâche plus compliquée ? Comment vos enfants vivent le défi ?

Concernant mes enfants : mon aînée (15ans) est tout à fait en accord avec le principe et trouve super mais ma 2ème (13ans) ça lui passe un peu au-dessus pour l’instant. Elle nous suit mais ce n’est pas vraiment par conviction. Mes petits me posent pleins de questions. Mais ils trouvent très bien de protéger la planète ! Ils sont dans une école qui leur explique déjà beaucoup de choses et je trouve important de pouvoir continuer dans ce sens à la maison.

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidée ?


Oui énormément ! Pleins de bons conseils et d’adresses sans qui cela aurait été difficile de faire le pas. Car même si je suis née ici, on prend beaucoup de mauvaises habitudes et on va pas forcément connaître de nouveaux commerces.

Envisagez-vous de continuer le défi ?

Totalement ! Je vais définitivement continuer car pour moi ce défi s’est transformé en évidence ! J’aimerais pouvoir montrer l’exemple à mes enfants pour qu’ils puissent continuer dans ce sens !  Bravo pour cette initiative et ce défi ! J’espère que les gens se rendront compte de l’importance et du rôle que l’on a en tant que chaque individu !

 

Yan, que faites-vous dans la vie ?

Je suis consultant indépendant en communication stratégique, avec un focus sur le digital et chargé de cours académique en communication digitale.

Étiez-vous déjà engagé dans une démarche ?


Oui. Cela fait maintenant quelques années que je privilégie la consommation locale dans mon alimentation, c’est venu petit à petit depuis maintenant 4 ans. Durant cette période, ma fréquentation des supermarchés a naturellement baissé.
Je viens aussi de passer 6 mois en Asie. Alors que je préparais mon départ et que je m’apprêtais à sous-louer mon appartement, la question du minimalisme s’est posée naturellement, tant du point de vue de ce que je gardais et stockais en Suisse que de celui du paquetage qui allait m’accompagner.

Qu’est ce qui vous a poussé à participer à ce défi ?


Je suis rentré d’Asie à la mi-janvier avec la volonté de changer de rythme et d’avoir plus de temps pour moi. Mon taux d’occupation se situe aujourd’hui entre 60 et 70%. C’était une bonne occasion pour aussi rentrer dans un nouveau rythme de consommation et pour intégrer le « sans supermarchés » de façon plus complète. Il faut le reconnaître, une telle démarche requiert du temps, tout du moins au début, durant la courbe d’apprentissage.

J’ai séjourné au Vietnam, principalement, et il y a là-bas une culture du frais. On achète ou se procure chaque jour juste ce qu’il faut pour les menus du jour. J’ai adopté cette façon de faire et ne stocke plus grand chose (mis à part les aliments secs et les épices).

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

Le sentiment d’appartenir à une communauté, ça fait du bien 🙂

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Pas grand chose, pour être honnête. J’ai la chance d’habiter tout près de plusieurs épiceries qui proposent du vrac, du marché de La Riponne, de deux boucheries de qualité : Elikan et La Bouche Qui Rit et de nombreux petits commerces locaux (que l’on pourra qualifier d’ethniques, même si je n’aime pas trop ce terme). Je ne m’inflige pas non plus la quête du « tout bio ».

Mon échec principal est de continuer à aller au restaurant, sans avoir de garantie quant à la source des tous les ingrédients.

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?


Oui , pour la communauté, et pour les adresses  🙂

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Assurément : ne plus fréquenter les supermarchés, tout simplement. Cela fait désormais partie de mon style de vie, sans que ce soit une contrainte (sauf pour les sacs poubelle consignés).

Que faites-vous dans la vie et quelle est la configuration de votre ménage ?

Je suis étudiante, vivant en colocation avec deux amies.

Étiez-vous déjà engagée dans une démarche de consommation inscrite dans la durabilité?


Un peu ! J’ai un panier de fruits et légumes bio hebdomadaire donc je ne consomme que des légumes locaux. J’achète les œufs et le fromage exclusivement en épicerie ou au marché, toujours locaux. Je me suis essayée au zéro déchet par le passé, mais dorénavant je le fais uniquement pour certains produits.

Pourquoi avoir relevé ce défi ?


J’aime bien essayer d’aller au bout des choses et ensuite trouver mon propre équilibre. (comme par exemple pour les zéro déchet, que j’ai testé intensivement puis réajusté). Je trouve le contexte du défi sympa parce que j’ai aussi d’autres amies qui s’y essaient et j’aime bien l’idée de savoir qu’on est beaucoup à tester en même temps !

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

J’ai découvert des nouveaux produits, que j’avais l’habitude d’acheter au supermarché, et que je n’aurais peut-être pas cherchés sinon ! J’ai eu des belles surprises, je sais que je continuerai d’acheter certaines choses en épicerie soit parce que la qualité est meilleure, le prix plus intéressant ou juste parce que pourquoi pas !

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Aller au détour de son chemin… J’habite vraiment en face d’un supermarché, c’est donc l’option de facilité pour moi ! Socialement aussi, j’ai été un peu gênée de proposer d’aller ailleurs alors que c’était plus commode !

 Avez-vous connu un succès particulier? une défaite ?


La plus grande réussite : avoir trouvé des champignons shiitakés séchés, bio, pour moins de la moitié du prix de ceux que je prends d’habitude en grande surface !

Un échec notable : un matin, endormie et pressée, j’avais besoin d’un petit déjeuner à manger dans le train, et c’est seulement une fois assise avec mon pain au chocolat dans la bouche que j’ai réalisé que je l’avais acheté à la Coop Pronto !! Les automatismes…

Est-ce que le groupe Facebook vous a été utile ?

Plutôt pour le côté convivial, et pour découvrir des petites adresses que je ne connaissais pas bien sûr !

Pensez-vous garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Oui, je pense que c’est une démarche qui s’inscrit dans la continuité des changements d’habitudes de consommation que j’ai commencés. Je sais déjà que je ne boycotterai pas les supermarchés à 100%, simplement parce que je pense qu’il ne faut pas être borné à des principes aussi fermés au quotidien. Pour moi, c’est une questions d’ordre de priorités : si la priorité
de quelqu’un est de redonner plus de revenu aux petits commerçants, alors il fait sens de continuer la démarche !

Si le but de quelqu’un d’autre est de consommer plus localement, à mon sens il vaut mieux acheter des carottes suisses au supermarché, plutôt qu’un poivron italien dans une épicerie de quartier… ! Pareil pour les grandes marques : du café Nestlé chez un petit commerçant ou du bio d’une petite marque à la Coop ?

Il faut se rappeler qu’il n’y a pas de façon « parfaite » de consommer, tout n’est pas noir ou blanc, il s’agit de choisir ses priorités personnelles… Ce qui n’est pas forcément si évident !

Comment ça se passe lorsqu’on vit en collocation ?


Alors pour le moment ça n’a pas rendu plus difficile parce qu’on fait chacune nos courses (à part le panier de légumes qu’on partage donc un bon point !), donc ça n’a impacté que moi ! On en a discuté, elles ont les deux déjà aussi l’habitude de faire attention donc étaient pas si motivées à le faire à fond juste pour un mois… Différents avis. Et question zéro déchet, j’ai jamais «osé» imposer qu’on achète les produits communs (produits lessive, lave-vaisselle,) donc tant qu’on achetais au moins pas des trucs trop cracra ça m’allait, mais récemment on en a rediscuté et elles étaient toutes motivées à ce qu’on s’y mette même pour cela, et l’idée ne venait pas de moi donc on est plutôt sur la même longueur d’onde ! Rien de poussé jusqu’au bout mais une recherche d’équilibre.

Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?


Consommer mieux, ce n’est pas si facile que ça en à l’air…

Bonjour Sarah! Racontez-nous, que faites vous dans la vie et comment se compose votre foyer ?


Je suis chargée d’information et je vis en couple (non mariée). Je suis enceinte.

Aviez vous déjà entrepris une transition vers un mode de vie plus ecofriendly?

Oui, cela fait un moment que j’essaie de réduire un peu mes déchets et de réfléchir à ma consommation en général, surtout en termes de provenance des produits. Depuis 2 ans, je commande mes fruits et légumes sur culti-shop.ch afin de privilégier les produits de saison et locaux, et bio si possible (j’avoue que là ça dépend du prix, je privilégie le local avant le bio). Les légumes sont tout simplement meilleurs. Et quand je devais compléter en allant dans un supermarché (pour un événement particulier ou autre), je faisais attention autant que possible à la provenance des produits.

Quelle était votre motivation à participer à ce défi ?


J’avais envie de voir à quel point je pouvais me passer des supermarchés, surtout que j’en ai 2 dans mon quartier (et un quasi en face de chez moi), qui sont donc des solutions de facilité. J’habite dans un quartier qui me donne la possibilité facilement de faire autrement, avec une boucherie et une fromagerie à disposition (que j’utilisais déjà de temps en temps).

C’était aussi une bonne occasion de découvrir un peu plus les produits vendus dans ces deux enseignes. Je me limitais souvent aux produits que je cherchais spécifiquement, sans vraiment regarder ce qu’il y avait d’autre. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le faire car j’avais quelques réserves, mais j’avais aussi envie de découvrir les épiceries en vrac. J’avais jusqu’à maintenant toujours trouvé une bonne (ou mauvaise) excuse pour repousser à une prochaine fois. Là, je n’ai bientôt plus le choix car les réserves arrivent au bout !

Finalement, j’avais aussi envie de voir l’effet de cette consommation locale et différente sur mon budget. On a tous en tête l’idée que ça coûte plus cher, même si une multitude d’articles de blog démontrent le contraire… ! Je pense d’ailleurs que je vais poursuivre sur un ou deux mois supplémentaires, puisque jusqu’à maintenant j’ai pu « vivre » sur certaines réserves de mon placard.

Qu’est-ce que vous a apporté ce défi ?

J’ai pu découvrir deux choses: la première, ce sont des produits que je n’aurais jamais pensé à acheter dans les épiceries locales, car l’habitude était trop ancrée de les acheter en supermarché. Grande consommatrice de yaourts, j’ai ainsi découvert les yaourts nature en bocaux en verre vendu à la fromagerie de mon quartier, et d’autres produits délicieux que je n’aurais pas forcément pensé à acheter sans le défi. Je me passe donc des yaourts moka dont je raffolais… et c’est l’occasion de chercher des idées sympas pour aromatiser soi-même les yaourts nature.

L’autre chose que j’ai pu mieux découvrir que ce que je connaissais déjà, c’est le contact super chaleureux qu’on peut avoir avec les commerçants. Je m’étais déjà dit ça lors de mes achats avant le défi, mais le contact est différent quand on pose des questions, qu’on parle du défi, qu’on a un vrai échange. C’est un contact nettement plus humain et j’adore !

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Comme je l’ai mentionné, je n’ai pas encore eu à faire le plein de choses lourdes ou volumineuses comme des liquides (lessive, huile, etc. ou papier toilette). N’ayant pas ces produits en vrac dans mon quartier, l’organisation sera différente quand je vais devoir aller faire le plein.

Il faut aussi beaucoup plus planifier les repas, ce que nous n’avions pas trop l’habitude de faire. C’était bien plus facile de passer vite fait au supermarché pour les achats de dernières minutes !

Et dernière chose pas toujours simple, c’est le fait de se lancer ce défi sans être bien équipée de bocaux, sacs en tissus ou autres contenants. On est vite tenté de renoncer à passer dans une épicerie en vrac par manques logistiques (donc oui, je vais investir un peu dans des bocaux pour tenir plus longtemps le défi !)

Avez vous connu des réussites et des échecs ?

Pour les échecs, j’ai été en déplacement pour le travail pendant 3 jours, où je n’ai pas eu le choix de prendre à manger sur le pouce dans des enseignes de chaîne (en gare notamment). J’ai aussi fait un ou deux écarts le weekend avant une activité, mais pas en vrai supermarché alors ça ne compte pas vraiment. Mon compagnon est allé faire aussi des courses une fois dans un supermarché, mais n’a pris que certains produits ciblés (il avait un apéro de départ à organiser).

Tout le reste, ce sont des réussites pour le moment, et je me rends compte que j’avais déjà certaines bonnes habitudes. A voir comment on tient sur la durée!

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidée ?


Oui ! Je n’ai pas encore tout mis en pratique, mais l’échange de bonnes adresses, de trucs et astuces va m’aider pour la suite. C’est notamment le cas pour les adresses d’épiceries en vrac. Parfois on a un peu la flemme de chercher, j’avoue et là j’ai toutes les infos nécessaires. Y’a plus qu’à, comme on dit !

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?


Je pense poursuivre car finalement le mois est passé vite, et je pense que le défi peut m’apporter encore beaucoup d’autres choses: découverte d’autres enseignes, mise en pratique de trucs et astuces (par exemple les produits à faire soi-même), découverte de nouvelles recettes, etc.

Je trouve que pour nous qui avions déjà quelques habitudes de consommation locale, un mois n’est pas assez long pour voir ce que ça peut vraiment changer. Mais c’est un excellent début qui nous a déjà fait beaucoup réfléchir et fait découvrir des produits délicieux.

J’ai aussi pu constater rapidement l’impact sur le volume de mes déchets, même s’ils n’étaient pas très volumineux jusqu’à maintenant. Je n’ai donc pas de raison d’arrêter, d’autant plus que dès la fin du mois de mai si tout va bien, nous aurons un petit loulou à nos côtés, qui générera probablement pas mal de déchets à lui tout seul… même si on est en train de réfléchir à des solutions alternatives plus écolo à mettre en place dans la mesure du possible ! Et là, je chercherai probablement d’autres types d’adresses!

Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?


C’est vraiment top d’avoir créé des pages FB par villes et régions, ça aide à se motiver pour trouver des bonnes adresses et des bons plans. Merci !

Bonjour Charlotte! Vous aviez envie de parler de votre expérience du défi en tant que famille. Qui êtes vous?

Enseignante en HEM (moi) et Enseignant chercheur à l’UNIL (mon mari) – mariés, 2 enfants de 6 et 9 ans.

Et-ce qu’avec votre famille, vous étiez déjà dans une démarche de consommation locale, zéro déchets ou minimaliste?


A l’annonce de « février sans super marché », aperçue assez tôt (début janvier me semble-t-il), cela nous a paru comme une évidence… Nous avons immédiatement évité les supermarchés, nous sommes donc dans notre deuxième mois sans supermarché et souhaitons pérenniser ce mode de consommation. Nous étions déjà très attentifs à consommer local. Depuis le « sans supermarché », nous essayons aussi de limiter les déchets et favorisons les courses en vrac avec nos pots et nos bouteilles.

Qu’est-ce qui vous a décidés à relever  ce défi ?


Avant, en terme de pollution, je pensais que le citoyen lambda n’avait aucun poids par rapport à la pollution industrielle, et que finalement, faire un effort pour trier ses déchets au regard des quantités de produits toxiques déversés par l’Industrie était assez illusoire.

Aujourd’hui, je me positionne autrement :

1) ce sont les petits ruisseaux qui font les grands fleuves et si chacun s’y met, on aura un impact de plus en plus significatif

2) le plus important : nos enfants sont les citoyens de demain. C’est en les sensibilisant que les industriels de demain agiront de manière plus saine pour la planète et pour l’économie.

3) Cela me rassure de faire ce que je peux à mon échelle, je me dis qu’il y a des gens qui se mobilisent et en faire partie fait du bien. Mon mari a toujours été convaincu d’agir quelque soit l’échelle. 🙂

Que vous a apporté ce défi ?

Ce défi nous apporte de belles découvertes : des commerces de quartier mais aussi de nouvelles pratiques : mouchoirs et serviettes en tissu (fait maison récup’ de drap), tresse et pain maison (pour éviter la Coop), lait végétal maison (pour éviter les déchets), les biscuits, cookies & Cie pour la récré des enfants, etc.

Bref, cela encourage à une certaine forme d’autonomie et de débrouillardise. L’occasion de réaliser que certaines choses ne sont pas si compliquées / chronophages 🙂

L’occasion aussi de systématiser le petit tour au marché du samedi. Enfin, c’est un peu comme un jeu pour nous. Il faut trouver des solutions… Toutefois, il me semble plus facile de relever le défi dans un quartier qui regorge de petits commerces qu’en rase campagne… Mais plus le « sans supermarché » prendra de l’essor, mieux les petits commerces s’en porteront et peut-être refleuriront ça et là…

Qu’est-ce qui a été difficile pour vous ?

Franchement rien : nous sommes dans un quartier propice (épicerie bio, épicerie vrac un peu plus loin, marché pas très loin,…) Nous sommes très concernés par l’avenir économique et environnemental donc hyper motivés pour ce genre d’initiative.

Avez-vous connu des échecs ou des réussites dans le cadre du défi ?

C’est un plaisir et une forme de jeu pour toute la famille, donc que des réussites car rien ne pose problème pour le moment. Les échecs de sont pas vécus comme des échecs mais plutôt comme de nouveaux défis à solutionner, ex : l’eau gazeuse (sans déchet et sans supermarché), nous avions jusqu’alors la machine à bulles à la maison, mais les cartouches sont chez Coop.  Mais s’il faut s’en séparer ce n’est peut-être pas un problème.

Et si nous commettons un petit écart supermarché à l’occasion, ce ne sera pas la fin du monde. Autres pierres d’achoppement, pour le sans déchet (mais pas pour le « sans supermarché ») : la purée d’oléagineux, le PQ, la crème solaire, les produits pharmaceutiques…

Est-ce que le groupe Facebook de votre région vous a aidé ?


Oui, non seulement c’est sympa d’avoir des tuyaux sur les commerces qui ont ci ou ça, mais en plus c’est motivant de se sentir nombreux à relever le défi. A la lecture de certains posts, il me semble que les gens non motivés ne devraient pas se forcer car ils renvoient des messages préjudiciables au crédit de cette initiative.

Par ailleurs, certains sont soucieux de ne pas payer « plus cher » qu’en supermarché. Je comprends qu’il faille se donner des limites, mais cela ne devrait pas devenir un argument pour renoncer à cette démarche ! Il faut les encourager à consommer autrement… En réduisant par exemple la viande.

Avez-vous l’intention de garder certaines nouvelles habitudes acquises pendant le défi ? Si oui lesquelles ?

Complètement ! Dans la mesure du possible, nous essaierons de nous passer des supermarchés et de manière générale d’éviter les chaînes, de consommer local (et bio) et de limiter les déchets autant que possible.

Pensez-vous continuer à vous approvisionner chez les petits producteurs et commerces indépendants après le défi ?

Le plus possible!

Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?


Bravo aux initiateurs et aux soutiens de ce défi ! Cela nous aura bien lancés dans l’aventure ! 🙂