La Suisse au top du classement du frein au développement durable
Cloé nous explique pourquoi la Suisse pourrait faire mieux
« La Suisse pollue beaucoup moins que les autres pays du monde ! »
« Ça ne sert à rien de prendre des mesures écologiques en Suisse alors que la Chine et les USA polluent à tort et à travers »
Les deux phrases ci-dessus, on les entend ma foi passablement en ces temps de grève pour le climat. Par ses détracteurs bien entendu…
Et pourtant, ils se trompent fondamentalement dans leurs propos, ce qu’une étude relatée dans un rapport de la fondation allemande Bertelsmann met en avant.
Selon ce rapport, la Suisse serait en effet le pays barrant le plus la route au développement durable.
Basée sur les critères de développement durable fixés par l’ONU, l’étude démontre que les États les plus riches n’en font pas assez et ne sont absolument pas les modèles qu’ils pourraient/devraient être.
C’est ainsi que la Suisse apparaît première du classement des pays ayant des effets négatifs sur la capacité des autres pays à atteindre leurs objectifs de développement durable.
Cela est dû au fait que les habitudes/le niveau de vie de la population suisse, que ce soit au niveau de l’alimentation, de l’habitation – bref, de la consommation – ont des impacts non-négligeables sur les pays du « tiers-monde ».
L’on peut prendre l’exemple de l’huile de palme, dont la consommation est ma foi importante en Suisse du fait de la quantité de produits transformés qui y est consommée et qui contribue à une déforestation massive, voire supporte des industries/groupements de personnes qui empêchent que l’argent soit mis dans des fonds liés au développement qui est pourtant urgemment nécessaire. Pareil pour la consommation de produits animaux…
L’étude démontre par ailleurs qu’un des points sur lequel il faudrait le plus travailler est l’agriculture qui représente ¼ des émissions de GES. Un autre point rouge lié à l’agriculture : la pollution des sols, principalement du fait de très fortes concentrations en nitrate, pesticides et engrais.
Les auteurs de l’étude pointent également du doigt le paradoxe du fait que certaines personnes souffrent encore de la faim, alors que de plus en plus de personnes « souffrent » au contraire de la surconsommation. Le 1/3 de toute la nourriture produite mondialement finirait à la poubelle, ceci alors que 800 mio. de personnes n’ont pas de quoi se nourrir correctement.
Finalement, le rapport présente en graphique l’état des objectifs de développement durable de l’ONU et la manière dont ils sont remplis ou non par les pays membres.
C’est ainsi que l’on peut y découvrir que les objectifs liés à une consommation et production responsables (12), ainsi qu’à l’action climatique (13) ne sont clairement pas atteints, ni même en voie d’acquisition par les pays de l’OCDE…
Concernant la Suisse, voici les détails de son « score » actuel :
Bref, la Suisse a beau être plutôt bonne dans ses objectifs sociaux, elle pêche très clairement dans tout ce qui est lié au développement durable et sa population vit largement au détriment des autres, les empêchant d’atteindre eux-mêmes leurs objectifs. Le fait que la Suisse soit une gigantesque place financière et abrite le siège d’énormes multinationales n’y est pas pour rien.
On peut d’ailleurs voir un triste paradoxe dans les détails liés à l’objectif 12 concernant la consommation et la production responsables, soit le fait que les émissions de CO2 liées à la production en Suisse ne sont pas très élevées, alors que celles liées à l’importation sont absolument gigantesques.
Nos biens de consommation ne sont pas produits chez nous, nous polluons donc chez les autres pour satisfaire nos envies matérielles de pays riche…
Il est donc absolument nécessaire d’arrêter de croire en ces personnes prétextant qu’il ne sert à rien d’améliorer la situation en Suisse, qui serait selon eux exemplaire. Ce n’est aucunement le cas et il est temps que les politicien.ne.s helvétiques se mettent en tête lors de leurs prises de décisions et que nous, habitant.e.s de ce sympathique pays aux ressources énormes prenions également les choses en main à notre échelle en modifiant nos habitudes quotidiennes afin de ne plus vivre au détriment des autres pays du globe.
La Suisse a tous les moyens pour devenir un VRAI pays exemplaire pour les autres, encore faut-il que ces moyens soient utilisés à bon escient…
D’ici là, à bientôt pour un prochain article !
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