UK: Près d’un quart des jeunes jettent une tenue après l’avoir portée une fois*

*Selon une enquête réalisée par VICE auprès de sa communauté

La « Fast Fashion » fléau environnemental

Primark, Zara, Forever 21, H&M mais également Zalando et autres revendeurs en ligne font partie des grosses légumes de la « Fast Fashion », cette tendance de mode prêt-à-jeter qui pourrit l’environnement et la santé d’ouvrières et ouvriers depuis plus d’une trentaine d’années.

Si jadis les magasins de vêtements proposaient deux collections par an (printemps-été / automne-hiver), aujourd’hui, ce sont en moyenne 24 collections qui sortent tous les ans pour chaque ligne de vêtements vendue par une même enseigne, ce qui implique évidemment de lourdes répercussions sociales et environnementales.

Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là?

Dans une stratégie de croissance perpétuelle, les grandes marques d’habits inondent le marché de vêtements bon marché réalisés dans des matériaux médiocres qui se démodent à la vitesse grand V. Leur but est bien évidemment d’encourager une mode « Kleenex », avec des pièces qu’on porte en moyenne 5 fois avant de les délaisser parce qu’elles sont dépassées ou trop abîmées par quelques rares passages en machine. Ainsi, il est devenu commun, voir banal, d’acheter des habits chaque semaine ou presque.

Pour vous donner une idée l’Union Européenne produit à elle seule 5,8 millions de tonnes de déchets textiles chaque année. (Sources Mr. Mondialisation)

Grande-Bretagne: près d’un quart des followers

de VICE adepte des fringues à usage unique

Selon une enquête menée par le média VICE UK auprès de ses utilisateurs Snapchat, qui se situent principalement dans la tranche d’âge des 18 à 24 ans, près d’un quart des répondants affirment ne porter une tenue qu’une seule fois. En effet, sur les 9’549 personnes qui ont répondu à la question « achetez-vous un article et le portez-vous une fois avant de le jeter? », 23% ont répondu oui.

Au sujet de la quantité d’achat neuf,  8% des 11’137 répondants ont déclaré acheter plus de dix articles par mois auprès de détaillants de mode en ligne.

« De toute évidence, cela n’augure rien de bon pour l’environnement. La production de la « Fast Fashion » représente désormais 10% de toutes les émissions de carbone et est le deuxième plus grand consommateur d’eau au monde (la production d’une paire de jeans nécessite environ 2000 gallons d’eau – 7570 litres – soit suffisamment d’eau pour qu’une personne boive huit verres par jour pendant une décennie).  Les vêtements bon marché sont fabriqués à partir de matériaux bon marché et, via le lavage, sont responsables d’environ 35% de tous les microplastiques trouvés dans l’océan. Il leur faut également des centaines d’années pour se décomposer, ce qui est assez inquiétant si l’on considère que l’équivalent d’un camion chargé de vêtements est brûlé ou jeté dans une décharge chaque seconde de chaque jour.

Les détaillants en ligne ne sont pas les seuls à blâmer

La production de vêtements a doublé depuis l’an 2000, saturant les stocks des magasins bon marché comme Primark, Zara et H&M. Mais en proposant des vêtements à des prix ridicules – le bikini Love Island à 1 £, par exemple – et proposant des milliers de nouveaux articles chaque semaine sur le net, les géants de la vente en ligne sont peut-être les délinquants les plus effrontés.

Les consommateurs ont évidemment un rôle à jouer dans ce problème – sur 9’120 répondants à l’enquête Snapchat de VICE, 54% affirme culpabiliser d’acheter de la Fast Fashion – mais la vraie responsabilité incombe aux entreprises qui mettent tout en œuvre pour écouler un maximum de marchandise .


Ceux qui défendent l’industrie diraient que cela démocratise la mode, permettant aux personnes qui n’avaient pas auparavant les moyens de s’exprimer correctement à travers les vêtements de le faire enfin – et il y a du vrai là-dedans. Mais regardons les choses en face, personne n’a besoin de choisir parmi des centaines de milliers de nouveaux vêtements chaque mois pour s’exprimer, et ce sont les entreprises qui fabriquent tous ces vêtements qui ont le pouvoir de maîtriser la situation.  »  VICE UK

Que faire?

La solution serait un savant mélange de sensibilisation auprès de la population, des influenceurs (dont la portée reste toutefois limitée) et des décisions strictes des politiques avec pour objectif de réduire de moitié la quantité d’habits produits chaque année dans le monde d’ici 2022. Il en va de la sauvegarde du vivant, de la qualité des eaux et du respect des conditions de travail de centaines de milliers de personnes…. mais on peut toujours rêver.
Leïla Rölli

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