Le transport : le plastique caché de la grande distribution
Un nouvel article du Jeune engagé!
Le Jeune Engagé, c’est Johan Reboul. Il est étudiant, végétarien, allergique à l’huile de palme et amateur de voyages. Régulièrement, il prend la parole sur En Vert Et Contre Tout pour parler d’écologie, de bonnes idées ou de greenwashing, et nous présenter quelques pépites durables chinées aux quatre coins de notre planète bleue.
Le transport : le plastique caché
de la grande distribution
Depuis plusieurs années, les oppositions au plastique jetable se multiplient. Les vidéos des océans suffocant sous le plastique devenues virales sur internet ont révélé les catastrophes environnementales causées par celui-ci. Vidéos, études scientifiques, et actions associatives : difficile de défendre aujourd’hui le plastique à usage unique.
La lutte contre le plastique a pris différentes formes, et aujourd’hui elle célèbre ses premières victoires : interdiction de sacs en plastique, pailles, gobelets ou encore cotons-tiges. Ce n’est pas par hasard que ces objets sont les premiers à disparaitre. En effet, ils sont les plus visibles dans notre quotidien, notamment la paille devenue symbole de l’anti-plastique.
Toutefois, il ne faut pas célébrer trop vite. Le plastique est encore partout, particulièrement dans la grande distribution. Si le sujet du sur-emballage des industriels n’est un secret pour personne, une autre pratique est elle beaucoup moins évoquée. Il s’agit du plastique utilisé par les supermarchés et les marques pour le transport dans les points de vente.
Un employé chez Intermarché dans le sud de la France a souhaité s’exprimer sur ce qui se passe en coulisse des supermarchés.
« En effet, avant que ton produit finisse sur l’étalage, celui-ci a vécu plusieurs aventures. Ici, nous évoquons qu’une partie du trajet: celui entre la plateforme de commandes et le magasin en question. Le supermarché commande sur une plateforme centralisée pour être livré sous deux jours.
Ainsi, lors de la livraison, des palettes de produits arrivent par dizaines, chacune emballées sous plusieurs couches de film plastique (photo en tête d’article). Pour le magasin en question et pour le seul rayon des boissons, ce sont plus d’une quinzaine de palettes livrées tous les deux jours. Après avoir retiré la première couche de plastique, les boissons sont évidemment emballées par packs en fonction des marques. Chaque bouteille en plastique de soda sur le présentoir du magasin a été retirée d’un pack en plastique de 6 bouteilles. »
Au final, l’employé évoque que chaque matinée, l’équivalent d’une dizaine de grands sacs poubelles de plastique était jeté contenant seulement l’emballage des emballages des boissons. À l’échelle du magasin, c’est une cinquantaine de sacs jetés par jour. Mais cette pollution est invisible au public : celui-ci ne voyant que le produit présenté (bien souvent lui aussi en plastique). Ce plastique ne représente qu’un trajet. Qu’en est-il du trajet du lieu de production à l’usine de conditionnement, de celle-ci à l’entrepôt de la plateforme centralisée?
Comment supprimer le plastique qui est utilisé pour le transport me diras-tu? En effet, celui-ci est utile pour ne pas abimer les produits et permet le déplacement des palettes. Le problème réside dans le fonctionnement des supermarchés. En voulant faire des structures toujours plus grandes, tout devient vite disproportionné. En effet, la volonté de rendement, d’efficacité et de rapidité ne laisse très peu de marges de manœuvre aux supermarchés. Cependant ce modèle s’essouffle. La facilité ne peut pas gagner sur l’éthique et la responsabilité collective. La logique des supermarchés doit évoluer pour répondre aux enjeux actuels.
En favorisant, les commerces de proximité, le vrac et les marchés, on s’assure bien souvent de réduire de manière importante le plastique visible, mais aussi invisible (celui du transport).
« Le Jeune Engagé » Johan Reboul
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