Comment j’ai choqué mes enfants avec l’histoire de l’orang-outan et du crocodile

Les supers conseils de Virginie d'Avec Panache - Le Blog

Salut!

Alors oui, c’est un titre un brin provocateur et je vous rassure immédiatement, mes enfants se portent à merveille. Pourtant, une histoire vraie les a marqués ; elle parle d’un orang-outan, d’une rivière et d’un crocodile dans le contexte de cette maudite huile de palme.

Tout a commencé un matin il y a trois ans, bien loin de la jungle. Dans mon fil d’actualité, j’ai vu passer une info désolante: pour échapper à la déforestation et rechercher de la nourriture, les orangs-outans traversent de plus en plus les rivières où leur plus grand prédateur vit. C’est là que le crocodile entre en jeu. Imaginez : l’orang-outan sait qu’il risque de mourir sous les crocs acérés de son ennemi mais n’a pas d’autres choix car des humains détruisent son habitat pour planter des arbres qui produiront une huile malsaine. Oui, je fais un peu dans le drama… Et là ce n’est qu’une facette de la réalité.

Mes deux loulous m’ont tout de suite demandé la raison de mon soupir et de ma tête dépitée. Alors je leur raconte en toute transparence et mes propos soulèvent leurs questions : « L’Indonésie, c’est loin ? », « Les orangs-outans, ce sont bien les grands singes oranges ? », « Ça sert à quoi l’huile de palme ? », « Pourquoi on détruit les forêts pour planter des palmiers ? ».

L’occasion d’aborder le sujet avec eux : « L’Indonésie est un lointain pays en Asie avec beaucoup d’îles et de superbes jungles. Oui, ce sont de grands singes oranges. C’est une huile qui ne coûte pas chère, c’est pourquoi les entreprises qui fabriquent des produits alimentaires l’utilisent. Mais elle n’a pas bonne pour notre santé ni pour la nature. Pour en faire pousser le plus possible, des entreprises arrachent des arbres et détruisent la jungle où habitent beaucoup d’animaux, dont les orangs-outans. Oui, c’est triste. Oui, c’est mieux de ne pas en manger. »

Marjolein van Zonneveld

Depuis, ils associent l’huile de palme à cette histoire et demandent souvent si tel ou tel produit en contient.
Tout ça pour dire que l’actualité est, parfois tristement, un bon prétexte pour débattre en famille. Avec mes deux casquettes de «maman» et «écolo», il est parfois difficile de les sensibiliser sans leur fiche la trouille, les attrister et leur donner un sentiment de culpabilité. Je reste d’ailleurs convaincue que la honte doit changer de camp et s’installer chez les industriels plutôt que chez le consommateur. Mais ça, c’est un autre sujet.

Ce n’est pas évident d’aborder certaines thématiques (un peu comme la fabrication des bébés 😉) avec nos enfants et pourtant, nos explications honnêtes sur la réalité et l’éducation que nous leur donnons me semblent essentielles pour leur faire aimer la nature et leur donner envie de la protéger. C’était le thème de mon premier article sur En vert et contre tout. En plus, ils sont le principal public-cible des industries utilisant l’huile de palme (coucou la pâte à tartiner, les chips, les glaces et les biscuits), raison de plus pour les sensibiliser.

A la maison, je fais mon maximum pour bannir l’huile de palme avec trois astuces simples :
• Lire la liste des ingrédients avant l’achat
• Favoriser le fait-maison ou notre artisan boulanger-confiseur de quartier
• Ne pas culpabiliser car malgré le fait que nous soyons avertis, on se fait encore avoir !
Rappelons que l’orang-outan est une espèce menacée. D’après plusieurs ONG, l’homme rouge de la forêt est amené à disparaître en milieu naturel dans les prochaines décennies. Je voterai donc non au référendum du 7 mars concernant la loi de libre-échange avec l’Indonésie car l’huile de palme responsable n’existe pas.

A bientôt !
Virginie www.avecpanache.ch

 

Ps : je vous glisse cette vidéo qui explique aux enfants la problématique liée à l’huile de palme :