L’IMPACT D’UNE FINALE DE FOOT

Et si on parlait du côté énergivore du sport?

On le sait depuis longtemps, les manifestations sportives ont un impact, parfois cruel, sur notre environnement, (coucou les JO et le « Mundial »!) mais il est généralement assez difficile de chiffrer ça.  Le site footballistique 90min.de s’est penché sur le bilan carbone d’une finale de foot et nous en livre un résumé qui mériterait… un gros carton rouge!

L’électricité

Entre l’éclairage de la pelouse, la retransmission et divers écrans géants, une finale de foot fait péter les compteurs électriques. Si on ne considère que l’illumination du stade, une seule finale grille environ 100 000 kWh , c’est autant que la consommation électrique de 20 ménages français sur une année! À noter que la consommation des télés privées branchées sur le match n’est pas comprise dans ce calcul.

Le saviez-vous? Le stade de France est équipé de 2 écrans géants de 200m2, soit la taille d’un terrain de tennis, qui  comptent chacun près de 4,5 millions de DEL (diodes électroluminescentes).

L’eau

À moins que le gazon soit synthétique (plastique=pétrole), une pelouse doit être entretenue et arrosée régulièrement. Pour vous situer, les 8000m2 de surface engazonnée du Stade de France nécessitent 36 millions de litres d’eau par an, soit l’équivalent de 720 000 douches de 10 min.

De manière plus générale, la Fondation du Football estime que l’arrosage de l’ensemble des terrains de foot naturels français nécessitent 100 milliards de litres par année, soit plus de 3 mètres cube par seconde.

Les déchets

Sauf exception, les boissons et snacks vendus au stade le sont dans des contenants à usage unique, ce qui représente une quantité astronomique de vaisselle jetable. 90min donne l’exemple du stade de l’Olympique Lyonnais qui récolte 11 tonnes de déchets après un match, qui ne sont ni triés, ni recyclés. La bonne nouvelle? Gentiment mais sûrement, les stades se mettent aux gobelets consignés.

Les Transports

Pour soutenir leur équipe favorite, les supporters se déplacent en masse, et là aussi, il y a un impact. Le 23 septembre 2017, toujours au stade de l’OL, 33000 spectateurs ont fait le trajet pour voir Lyon affronter Dijon. Une étude révèle qu’ un tiers des supporters est venu en voiture, ce qui représente près de 60 tonnes de CO2 rien que pour ce match. 90min souligne que « 60 tonnes de CO2 c’est le trajet d’une voiture qui fait 8 fois le tour du monde« .

L’obsolescence programmée

Autre phénomène lié aux manifestations sportives, la hausse des ventes des téléviseurs. Par exemple, en 2014, le Mondial au Brésil a dopé les ventes d’écrans plats partout dans le monde. En France, les ventes ont bondi de 25% en volume et de 29% en valeur pour le seul mois de mai… et c’est pareil tous les 4 ans.

En vrac

Selon la plateforme de l’engagement RSE et développement durable, en 2012, le Stade de France a consommé à lui tout seul, 11.5 millions de kWh d’électricité, 76 000 litres de fuel domestique, et 10.5 millions de kWh de gaz naturel. En moyenne, il accueille 1,8 millions de spectateurs pour quelques 27 manifestations annuelles.

De bonnes nouvelles?

La prise de conscience s’empare aussi du monde du foot, et de nombreuses mesures sont prises pour que l’univers du ballon rond deviennent tout aussi vert que son gazon. Reste qu’il subsiste toujours quelques aberrations et opérations de greenwashing. Un exemple? Le stade national de Brasilia Mané-Garrincha est considéré par certains comme l’un des stades les plus écologiques au monde depuis sa rénovation en vue du Mondial 2014. Comment se fait-ce? Son toit est équipé de 9600 panneaux solaires, qui lui assurent d’être autonome en énergie. Toutefois, comme le rappelle Le Monde:

« Avec 1,4 milliard de reais (460 millions d’euros) d’investissements publics injectés à ce jour (certaines sources évoquent une addition finale de 1,9 milliard de reais), soit plus du double du budget initial, le joyau Mané-Garrincha est la plus dispendieuse des douze arènes prévues pour le Mondial. Il paraît d’autant plus démesuré que la capitale brésilienne n’a aucune équipe de football évoluant parmi l’élite, ni en deuxième division. »

Des panneaux solaires par millier pour stade qui ne sera pas utilisé….ou comment marquer un auto-goal. On se réjouit déjà de connaître le bilan des derniers JO!

Leïla Rölli