LES CHASSEURS DE LARMES DE SIRÈNE
Ils ratissent les plages pour sauver notre écosystème

Larmes de sirène
Qu’est-ce que c’est ? Quelque chose de rare et féérique ?
Ni l’un ni l’autre malheureusement, car ces petites billes de plastique n’ont d’enchanteur que le nom. De la taille d’une lentille (en moyenne) et d’aspect inoffensif, elles sont fondues pour être transformées en objets de tous les jours : sac plastique, jouets pour enfants, meubles de jardin, bouteilles de shampoing… elles sont partout.
Plusieurs milliards d’entre elles traversent les océans tous les jours, à bord de containers, pour approvisionner les usines de parts et d’autres de notre planète. Et forcément, il y a des déversements « accidentels », des négligences et c’est là que ces petites billes montrent leur vrai visage.
Une catastrophe écologique (de plus)
Naufrages? Industriels peu scrupuleux? Sans savoir d’où elles proviennent, on en retrouve des quantité astronomiques dans les mers et sur les plages. La densité moyenne du nombre de ces perles de plastique dans notre environnement est estimée à 300’000 unités par km2 à la surface des océans et 100’000 par km2 au fond de l’eau. Bon nombre d’entre elles sont ingérées par les animaux marins et picorées par les oiseaux sur les plages.
Ainsi, à cause de leur tendance à attirer les hydrocarbures et les PCB, elles empoisonnent toute la chaine alimentaire (humains inclus). Pour celles qui ne sont pas ingurgitées, l’érosion se charge de répandre les substances toxiques qu’elles contiennent pour contaminer les eaux. De quoi faire pleurer les sirènes, effectivement.
Les chasseurs de larmes de sirène
Heureusement, il y a les « Nurdle Hunters » ou chasseurs de larmes de sirène. Suite à l’apparition inexpliquée de plusieurs millions de larmes de sirènes à Shelly Beach (Warrnambool, Australie), Colleen Hughson créé « Good Will Nurdle Hunting », un groupe de bénévoles qui ramasse les billes de plastique sur les plages pour sauver l’écosystème.
En Écosse aussi, on essaie de faire sa part. Les « Nurdle Warriors » de FIDRA ont lancé l’opération « The Great Nurdle Hunt » dont le but est d’encourager le ramassage des larmes de sirène aux quatre coins du monde et de pousser les entreprises écossaises qui les utilisent à mettre fin aux pratiques qui contribuent à la pollution des eaux.
Encore une raison valable d’éliminer le plastique et se mettre au vrac.
Myriam Roelli