DES MANCHOTS SUR UNE ÎLE DE PLASTIQUE?

Le poisson d'avril habile du WWF Suisse

Un fake qui ne l’est pas tant que ça

Hier, dimanche 1er avril, sur les comptes Facebook WWF Suisse & WWF Schweiz, une vidéo de manchots sur un îlot de plastique n’a pas manqué de faire réagir. Plus de 1000 partages sur la page francophone et près de 600 commentaires ont été enregistrés en à peine quelques heures.

Si de nombreux internautes, flairant la supercherie, se sont amusés du « poisson » du jour, le sujet, lui, ne fait pas rire du tout. Profitant de la journée internationale des « Fake News » et de la magie des effets spéciaux, le WWF dénonce une situation qui n’a, hélas, rien de fictif.

La publication redirige le curieux vers le site du WWF Suisse qui appelle aux dons et explique la démarche:

« La découverte de manchots sur une île de déchets et de plastiques était un poisson d’avril. Mais l’histoire est effrayante parce qu’elle pourrait être vraie. Nous vivons dans un monde où les espèces animales quittent leur habitat parce que les effets du changements climatique modifient fortement leur environnement. Les mers sont tellement polluées que les îles de plastique existent vraiment. Bien sûr, notre blague était exagérée. Cependant, il s’agit d’attirer votre attention sur les changements causés par l’homme sur la planète. »

Un continent de plastique qui n’en finit pas de grossir

Une récente étude publiée via nature.com affirme que le fameux « continent de plastique »,  situé entre Hawaï et la Californie, occuperait une superficie équivalente à 3 fois celle de la France, regroupant plus d’1,8 millions déchets pour 79’000 tonnes de plastique…. soit 4 fois plus que les estimations établies jusque là. Pire, ce cas n’est pas isolé et bien d’autres îles de plastique se sont formées ailleurs sur les mers du globes.

Chaque année, ces objets coûtent la vie à des milliers d’animaux directement (étouffés, entravés ou empoisonnés) et menacent l’entier de la biodiversité en chargeant les éléments de perturbateurs endocriniens.

Heureusement, les consciences se réveillent gentiment. La guerre contre le plastique et les objets à usage unique s’intensifie et des pays entiers prennent des dispositions pour freiner cette catastrophe. Restons optimistes, agissons immédiatement, encourageons la vente en vrac, passons au mode de vie zéro déchet et faisons pressions sur les industriels par nos achats et nos habitudes responsables… l’espoir n’est pas totalement mort.

Leïla Rölli